Association COL.E.R.E. à Narbonne

Association COL.E.R.E. à Narbonne

P.P.R.T. Réunion Publique du 13 octobre 2011

Carte du rojet de Zonage du PPRT de Comurhex Malvezy (cliquez pour agrandir)

" Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent agir et qui refusent d’intervenir "

 

 

 

Réunion publique du 13 octobre 2011

 

 

 

Le PPRT de Comurhex (AREVA), usine qui fabrique le combustible des centrales nucléaires à partir du minerai d'uranium,  représente pour les riverains concernés une véritable injustice sociale. La plupart des habitations datent de plusieurs siècles, de nombreuses personnes âgées habitaient là bien avant l’installation de l’usine et du nucléaire en France. Le site classé pré-romain de l’Oppidum de Montlaurès, berceau de Narbonne est envahi par l’usine. Les habitations plus récentes n’ont jamais eu mention de l’existence de Sévezo sur leur certificat d’urbanisme.

Cette nouvelle réglementation constitue une dévaluation soudaine de notre patrimoine et de nos activités (domaines viticoles, tourisme, oliveraies) et nous limite dans nos possibilités futures. Mais au delà de l’aspect financier, c’est l’aspect moral qui nous touche le plus car c’est le travail de toute une vie ou de plusieurs générations qui est mis à mal. Le pire c’est que l’on assiste à un déni des autorités sur le préjudice moral qui n’est pas pris en compte, nous sommes réduits à n’aborder que l’aspect technique et financier des choses. Plus généralement la population n’a jamais été informée du risque lié à la présence de l’usine depuis 1959 (date où de Gaulle a inauguré l'usine) et qui n’a cessé de croître jusqu’à nous éloigner et nous faire subir des nuisances quotidiennes (odeurs, bruits, éclairages, pollutions visuelles, des sols, de l’eau).

 Cette nouvelle réglementation nous fait prendre subitement conscience du danger qui s’est installé à notre insu depuis des années. Notre peine est multiple, et pour y répondre l’état et les élus mettent en place une sécurité au rabais. Par ailleurs le PPRT concerne le risque chimique et industriel  de l’usine, mais pas le risque nucléaire des bassins dans la plaine pour lequel aucune mesure n’est prise.

Nous sommes actuellement en phase de concertation, dans ce cadre nous avons eu une réunion publique le 13 octobre 2011 (présence de la sous-préfète, du maire et des autorités de l'état) et un registre de concertation ouvert en mairie jusqu’au 21 octobre. Une enquête publique est prévue début 2012. Lors de la concertation, les points ci-dessous ont été abordés mais nous n’avons reçu aucune réponse cohérente.

 

Représentation des riverains

Aucun riverain n’est présent dans les réunions qui élaborent le PPRT, alors que la loi le prévoit, mais nos multiples demandes sont restées vaines. L’ensemble des habitants déplorent le peu d’informations, car tous les habitants n’ont pas accès à internet. (de nombreuses personnes âgées). Des registres de concertation ont été ouverts à la mairie mais peu de personnes ont été informées. Pourquoi les riverains n’ont-ils pu s’exprimer dans l’élaboration de ce PPRT ?

 

Périmètre réduit :

Le projet de périmètre initialement prévu à 1800 mètres a été réduit à un rayon de 1080 mètres. Qu’est-ce qui justifie ce nouveau périmètre, qui correspond en fait à l’emprise au sol de l’usine (zone grise) ? Cette réduction fondée sur la base de travaux dans l’usine qui seront effectifs dans plusieurs années est une dérive du PPRT. Cela permet d’écarter la plus grosse partie de la population (quartier des Amarats), et permet au projet de ligne LGV de se rapprocher de l’usine et donc de Narbonne (Les amarats). Mais les travaux ne sont pas effectués et qu’en est-il de la protection réelle de la population riveraine en attente des travaux et au delà du rayon de 1080 mètres  ?

 

Vent dominant et cercles concentriques

La direction du vent dominant (Cers) n’est pas un paramètre retenu

par les experts de la DREAL et DDTM. Le périmètre est donc un cercle concentrique autour de l’usine. L’étude de danger est basé sur l’hypothèse d’un vent à 18 km/heure, le nuage toxique se déplaçant de 5 mètres par seconde. La ville se situant à environ 1800 mètres, il faudrait 1 minute 30secondes pour atteindre celle-ci avec un vent à 90 km/h, ce qui est plus que fréquent chez nous. En cas d’accident, les personnes les plus exposées sous le vent ne seront donc pas protégées.

 

Réduction du risque à la source :

C’est la priorité d’un PPRT, hors l’acide fluorhydrique et l’ammoniac arrivent par voie ferrée en gare de Narbonne, stationnent , puis sont transférés à travers la ville par la voie ferrée Bize-Minervois jusqu’à l’usine. Aucune protection particulière n’est prévue dans le PPRT pour cette zone de transport, pourtant la probabilité d’accident est supérieure en gare de Narbonne (accident du 11 mars 2001, et fuite nov. 2011). Réduire le risque à la source serait de supprimer l’acide fluorhydrique de l’usine (le + toxique qui justifie le classement Sévézo), mais cela pose le problème des emplois qui seraient déplacés à  l'usine de Pierrelatte.

 

Mesures de protection du bâti

Le règlement prévoit la création de pièce de confinement. Quelle est l’efficacité de cette mesure ? La vitesse de déplacement d’un nuage toxique ne permet pas d’être prévenu à temps pour se protéger. Par ailleurs l’état s’engage à financer ces travaux par un crédit d’impôt de 30 %, mais tout le monde ne paie pas des impôts. On se retrouve donc dans la position du pollué=payeur, on est loin du principe de la loi pollueur/payeur. La mairie et la Comurhex prévoient de financer 30 % supplémentaires chacune, mais seules 4 habitations sont concernées, les autres habitations sont en zone de recommandation. Quelle sera notre responsabilité si les travaux ne sont pas réalisés et qu’un accident se produit ? La responsabilité pénale des riverains pourrait être engagée et non couverte par les assurances, faute de la victime ?

 

Zonage règlementaire et Mesures foncières

Interdiction de toutes nouvelles habitations dans le périmètre

Les zones d’aléas ont donné place à un zonage à 2 couleurs rouges avec un mitage de bleu et de vert. Dans un but d’harmonisation au niveau national , des restrictions d’usage ont été établies pour chaque couleur. Cependant beaucoup de restrictions ont été rajoutées pour le particulier (interdiction de construire, de diviser, d’élevage, de gardiennage, de piste équestre, cyclable…) , alors que les restrictions d’usage ne s’appliquent pas au projet de TGV, à la route de Moussan, à la voie ferrée de Bize-minervois , au réservoir d’eau de la ville de Narbonne, à l’aire de stationnement de Comurhex, projet d’énergie renouvelable, projet Artéris…Y a-t-il eu des expertises ou études d’impacts effectuées sur toutes ces " dérogations " qui leur permettent d’échapper à la réglementation appliquée aux seuls particuliers ? L’association des riverains dénonce le 2 poids/2 mesures qui existe dans l’élaboration de ce P.P.R.T.

 

 

 



24/11/2011
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 14 autres membres